Paradiso 16h30

Les pales de l’hélicoptère plaquaient de leur souffle la canopée luxuriante alors que l’appareil d’assaut avalait les vallées et les crêtes de toute la puissance de son rotor amélioré.

Johnny s’accrochait désespérément à son harnais de sécurité sous les changements de trajectoires brutaux de l’appareil. Un nuage de sang vint s’écraser sur le kevlar de sa veste, et l’USariadnais vit clairement le 1ère classe Mc Tiernan hurler de douleur alors que l’hémorragie de son bras sectionné reprenait à gros bouillons. Cette vision s’étalait dans toute sa réalité absurde, comme un film muet démodé, le cri d’agonie du turboréacteur martelant de sa stridulation implacable les tympans au supplice du caporal.

C’’est à ce moment que Germain ouvrit le feu avec la MK 12 sur le flanc ouvert de l’appareil alors que celui-ci plongeait dans une descente infernale, le long d’un torrent à pic.

Impossible, comment pouvait-ce aller aussi vite ?

Le caporal Johnny Romano, du régiment USAriadna des 4ème Rangers, sentait chaque tir de l’arme lourde dans ses os comme si on le frappait à coups de maillet. L’angle de descente le plaquait contre le blindage et il regarda, incrédule, la tête de l’artilleur se détacher, tranchée nette au même titre que l’arme et une bonne partie du fuselage avant droit.

Les yeux apparurent.

D’une pichenette, il écrasa le cliquet du commutateur. La balise s’éjecta de l’arrière de l’appareil en perdition.

Johnny tenta de sortir de son holster son Browning calibre 45.

Tel un champignon incongru sur le vert luxuriant, la boule de feu s’éleva rapidement puis fut absorbée par la canopée.