Chronique d'un désastre.

Le quartier était désert. Pas âme qui vive en vue, pas un bruit.

Le Capitaine Nella, des forces de Modération de Bakunin, ne se faisait cependant pas d’illusion. Les drones de reconnaissance avaient identifié une force Haqqislamite non loin, et les briefings avaient mentionné des Tourelles de défense Automatique.

Technologie Aleph, du pointu donc, comme tout ce qui protégeait les complexes de l’O12.
Mais du pointu qui se pirate. Ou qui se détruit, pour peu que l’on ait les armes adéquates. Et en la matière, la Capitaine se sentait plutôt confiante, elle n’était pas venue seule.

« Lézard, t’es en position ? »
« Oui m’dame ». Le sous-lieutenant Hiem, qui avait le corps couvert d’écailles – le pilote du T.A.G prenait vraiment son job très à cœur – ne s’était jamais résolu à l’appeler par son grade, à son grand désespoir.
« Rodeurs 1 et 2 ? »
« Prêts et dissimulés capitaine » répondirent simultanément les éclaireurs. « Mine posée » ajouta Rodeur 1 « Tourelles automatisées en visuel, au moins 2 de mon côté, dont une sur l’entrée du bâtiment ».
« C’est noté, on s’en tient au plan. N’oubliez pas, on embarque les caisses, les données, et on se casse. Si les Slamistes montrent leur nez, on les refroidit et on casse encore plus vite ».

Nella tourna la tête vers les modérateurs qui lui servaient d’escorte. Tous à leur place, concentrés. Herman serrait son Spitfire avec amour, Rebbie checkait ses protocoles anti-intrusion et Jenny surveillait leurs arrières. Pas de soucis de ce côté-là, ils avaient l’habitude de manœuvrer ensemble.

Plus loin, mais hors de vue, la révérende N’yorna devait avoir pris position derrière la Chimère, mais demander confirmation à la révérende serait déplacé. Et interroger la Chimère serait inutile - elle obtiendrait au mieux un grognement. Idem pour les Morlocks, bourrés de substances dont elle ne voulait pas connaître la teneur. Pourvu qu’ils ne fassent pas n’importe quoi, pour une fois…

« On y va » annonça-t-elle soudainement, pour couper court aux doutes qui commençaient à l’assaillir. « Lézard, dégomme moi ces tourelles ».

Fort de ses 3 mètres d’acier blindé, Lézard avança pesamment pour aligner la première tourelle. Le bruit de la mitrailleuse lourde résonna violemment dans l’atmosphère silencieuse, avec pour seul écho les tirs, plus légers, de la tourelle qui ripostait.

- Hrmmmph. Et merde…
- Hiem, que se passe-t-il ?
- Tourelle intacte, et j’ai pris du plomb dans l’aile
- Quoi ?
- J’y retourne.
- Non, Hiem, atten…

Des tirs nourris retentirent à nouveau, couvrant la fin de sa phrase. Puis, on entendit le bruit des douilles de gros calibres éjectés de la Mitrailleuse Lourde monté sur Lézard.

- Hrmmmph. Et re-merde…
- Hiem, vous foutez quoi bon sang ?
- Tourelles toujours intacts. Et j’ai re-pris du plomb.
- Bordel, mais c’est pas vrai !
- Je vais les avoir cette f…
- VOUS BOUGEZ PAS VOTRE CUL, BORDEL !!

Un silence passa.
- … Ok Capitaine.

Hiem devait être salement secoué pour lui avoir donné du « Capitaine ». Nella réfléchissait à toute vitesse. Mais qu’est-ce que c’était que ces tourelles ? « Tourelles légères – danger négligeable contre Gears » que disaient les briefings… Mon cul… Si elle tenait l’abruti qui avait écrit ca, elle… bon, on verrait ca plus tard.

- Herman, on avance en formation et tu me shootes cette merde, OK ?

Le Modérateur opina. L’équipe bougea de concert, Herman se libérant une ligne de vue sur la tourelle qui bloquait Lézard et, d’une rafale experte, détruisit l’engin automatisé. Enfin une chose qui allait dans le bon sens pensa Nella.

Au même instant, des rafales d’arme lourde retentirent plus loin, sur sa gauche, et en retrait par rapport à leurs positions. Une fois, deux fois…

- Révérende ? Rôdeur 2 ? - Putain, mais que se passe-t-il ?
- Un Para chef, répondit la Doc qui se planquait un peu plus loin. Je l’ai touché mais il s’arrête pas ce con… Merde, il m’a vu…

A quelques mètres d’elle, Lézard, qui avait entendu la remarque de la Doc pivota brutalement sur lui-même. Et se transforma en boule de feu avant d’avoir pu lever un bras lorsqu’une troisième rafale, longue et assourdissante, retentit. Hiem n’eut même pas le temps de crier. Une plaque de métal grosse comme son torse vient se ficher dans le mur à 1 mètre de Nella.


Puis le calme revint. Nella laissa passer quelques secondes pour essayer de comprendre ce qui venait de se passer. Ca ne marcha pas. La seule chose sur laquelle elle arrivait à se focaliser, c’était que la mission était mal barrée.

- Capitaine. Ici Rodeur 1, je suis dans l’enceinte, mais je n’arrive pas à récupérer les données. Et les Bouraks se pointent petit à petit. J’ai dégommé un drone, mais… Et merde… Argh

Le cri de Rôdeur 1 fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase.

- Putain, on se replie les gars, c’est un massacre.
- Ok répondit un des Morlocks, qui n’avait tout simplement pas bougé depuis le début de l’engagement (sans doute trop abruti par ses drogues ne peut s’empêcher de penser Nella).

Pas d’autres réponses. Quelle merde. Nella allait passer un sale quart d’heure. Un TAG détruit, pas une caisse de Cubes ramenée, une révérende morte… Un désastre complet. Et elle n’avait même pas vu le nez d’un Haqqislamite.

- J’ai une caisse fit une voix déformée. Point d’évacuation Epsilon.

Ah. La Chimère avait limité la casse, même si c’était bien peu de choses.

Comme quoi ces demi-bêtes pouvaient suivre des ordres finalement.
Comme quoi les armes les plus grosses n’étaient pas toujours les plus efficaces.

J'aime bien la moral de cette partie . C'est sur que ça n'a pas du être facile pour toi. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.

Une petite suite pour lier tout ça ?
Je me lance:

... Quelques heures plus tard, Nella reprit connaissance d'un coup, comme si on lui avait jeté un seau d'eau glacée en pleine face. Elle se redressa brutalement de sa position couchée, et là, la nouvelle sensation fût celle du coup de Täzer dans les côtes. 
Ah oui, ça y est: Le stress, le repli précipité, les nerfs qui lâchent ... Cette blessure qu'elle avait ignorée jusqu'au bout pour ramener tout le monde (enfin, ceux qui restaient). Et elle s'était vautré en tombant dans les pommes.
Elle ne fut donc pas surprise en reconnaissant les murs de la cliniques de la colonie forestière. 
"Et hop, retour au trou à rat..." se dit-elle en retombant mollement sur son lit médicalisé.

Les luminaires défilaient au dessus de sa tête pendant que son lit glissait sans un bruit dans le couloir, guidé par l'infirmière.
"On va où ? Demanda Nella. Dans l'aile militaire je suppose ?
-Oui. La consigne était de vous y emmener  sitôt que vous seriez de nouveau en état. Ça a l'air d'aller.
-Mmh. Marmonna-t-elle. Un débriefing dans mon lit d'hôpital. Super."

Elles arrivèrent dans sa nouvelle chambre et elle fût installée à coté du seul lit occupant déjà la pièce. Une femme y était allongée, avec un gros bandage lui enveloppant la tête. Son Œil félin jaune vif la fixait, froid et étrange. Il en fallait plus pour intimider une modérateur comme Nella, et cette pensionnaire était de la maison. 
"Salut Josette. 
-Nella. Déjà de retour toi aussi.
-Et oui. Ce fût une belle merde.
-À ce qu'on dit. Le Carbone Modifié aussi ?
-Oui. 
-Les tourelles ? 
-Oui. 
-La vieille va sûrement venir te sermonner toi aussi. La Chimère fit quelque chose s'approchant d'un sourire (comme si on pouvait sourire avec des lèvres noires fendues au milieux et des dents pointues). 
Moi, sitôt remise j'y retourne et je les décapsule toutes, ces foutues tourelles..." 
-Ouaip !" Acquiesça Nella en hochant la tête. 

Voilà je me suis permis de croiser lieux, persos et histoires
 

Hehe!! C'est satanée tourelles ont encore fait du mal... Ça me r'appelle quelque chose le coup du TAG qui saute comme ça tu as toute ma sympathie petit ben