[Journeyman] La cabane au fond des marais

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Si le jeune messager elfe avait bien pris soin d'attendre que la chaleur dissipe la brume qui enveloppait ce marais immonde, c'est parce qu'il ne tenais pas spécialement à tomber dedans.
Il tenait fermement sa carte d'état-major en main, et avait commencé à s'enfoncer parmi les arbres de la mangrove. L'air vicié était saturé de bruits de batraciens, d’insectes volants et d'autres bruits plus étranges dont il ne voulait pas en savoir plus...Quelle idée.

Les temps devenaient ombrageux. Sa nation, bien que militairement supérieure dans bien des domaines, manquait cruellement du nombre des nations humaines avec qui elle allait inexorablement entrer en conflit sur plusieurs fronts.
Ses chefs militaires en avaient donc été appelés à acheter les services d'autres gens pour se battre là où ils ne pouvaient être.
Ceux qu'il allait voir étaient-ils bien des «gens», d'ailleurs ? Ne pas vouloir engager d'humains et leur magie maudite était une chose, s'adresser à la place à la horde du Rassemblement des Eaux Aveugles en était une autre. Il haïssait les humains certes, mais les rumeurs peu engageantes de ces peuplades des marais le laissait inquiet.

Selon lui, des êtres de ce genre ne devaient pas être de ceux qu'on doit avoir dans le dos. Trop différents. Trop mystérieux. Trop sombres.
Il avait lu de certains érudits de l'Immoren Occidental que des événements impliquant leader ce cette horde remontaient à près de trois-cent ans... Par Nyssor, comment était-ce possible ?

Il se rendit compte qu'il marchait sur des planches humides sans même y réfléchir. Son esprit aiguisé était entré dans un état d'alerte permanent, comme un retour à l'instinct, poussé par cet environnement si particulier. Ça sentait ici à la fois vie sauvage et mort suspendue, avec la torpeur ambiante qui pouvais soudainement être interrompue par un prédateur vif comme l'éclair qui bougeait à la surface de l'eau.

Bien vu. Jamais une armée, et encore moins des Warjacks ne pourraient parcourir une telle distance dans un pareil milieux, le ponton qu'il empruntait faisant la largeur de trois hommes de front, tout au plus.
Le soleil était couchant au dessus des frondaisons, mais ici c'était la nuit, il fallait faire vite.

Il trouvât enfin ce qu'il cherchait, les lumières jaunes de plusieurs petits feux dansant devant lui. Une construction de bois de bonne taille. Une entrée large et haute, sûrement à la taille des créatures qui l'avaient construite, sans aucun gardien. Si. À gauche et à droite. Dans l'eau. Des choses énormes. à la limite de sa perception, affleurant la surface des eaux noires, sans aucun mouvement.

Il inspira, et entra...

Le reptile qui l'attendait, assis à une table, venait de poser sa bouteille de Rhum. Avec son oeil jaunâtre, sa gueule de travers garnie de dents effilées et son étrange chapeau, ce Gatorman était encore plus perturbant que les autres. Sa posture voutée se pencha sur le coté, et sa main écailleuse vint tapoter la surface d'un tabouret de grande taille près de lui.

Des mots en cygnaréen sortirent d'entre ses crocs:
«Viens, petit elfe. Nous devons parler affaires pour nos maîtres...

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... Barnabas est à louer pour cette phase, annoncez vous !

Soudain la porte s'ouvre et se fracasse contre le mur, sort de ses gond et tombe par terre dans une multitude de grincements, chocs et de copeaux. Dans l'encadrement de la porte, on distingue à contre-jour un homme d'une taille impressionnante et solidement arrimé au sol. A sa taille, de nombreuses choses indescriptibles, de la chaîne rouillée au crâne humain, en passant par des fioles et des pochettes dans lesquelles est rangé tout un fouillis de composants magiques. Son impressionnante chevelure - les rares êtres vivants à l'avoir décrite plutôt comme une crinière ne le sont plus, vivants - est arrangée autour d'un étonnant crâne animal et de ses cornes.

Alors que l'homme s'avance d'un pas lourd et agressif, le vent le suit et entre dans la masure, éteignant les bougies disséminées sur les quelques meubles et sur la table de l'intérieur. Ses yeux brillent d'un rouge/orange.

"Je cherche le dénommé Barnabas, où se cache-t-il ?"

Pour seule réponse, un grognement dans un coin.

"Je veux louer ses services pour fureter près du camp, au nord. Il y a une curieuse anomalie qui traîne là-bas et je veux savoir ce que c'est".

Encore un grognement.

"Je prends ça pour un accord, je reviendrai le payer en échange d'infos. Qu'il fasse vite."

Sans laisser à son interlocuteur le temps de répondre, le géant se retourna et partit, laissant la cabane ouverte et en proie aux vents.

J'engage du Minion pour le scenario 3. Les autres scenars ne m'intéressent pas, je ne te payerai pas pour eux !

Quatre coups discrets retentirent sur la porte ou du moins ce qu'il en restait après le passage du Tharn.
Le gator se retourna dans son hamac, la volonté baignant dans le rhum facilitait son sommeil. "Fichu moustiques, revenez demain".

Un sifflement puis un claquement sec suivirent. Les oiseaux aux alentours s'envolèrent puis ce fut le silence. Un silence irréel, qui ne pouvait exister dans un marais, tant la faune y foisonnait. Quelque chose clochait, la porte tenait toujours debout, et Snapjaw n'avait pas grogné comme à son habitude. Pourtant, un visiteur attendait dehors, immobile.

"Pars maudit". Une pierre vola à travers les planches et un cri de douleur lui répondit. Il fut bientôt suivi de hurlements en cascade. C'en était trop, le gator pulvérisa sa propre porte la hache à la main.

Un homme à moitié nu gisait par terre, lacéré de toute part, attaché par une chaîne : "Messire Barnabas, je suis si heureux de ... AAAAAAAAH ... de vous trouvez enfin. RAH. Il ... veut ... vous parler. shhhhh".

La chaîne tressaillait en rythme, lorsque l'homme s'arrêtait pour respirer. De minuscules ergots dévorait sa chair sans pour autant lui infliger de blessures fatales. Son uniforme laissait voir son grade ; un lieutenant du cygnar reconnaissance service. Un élément de choix pour la collecte d'informations. Malheureusement, ce spécimen-ci ne servait qu'à gémir, comme on utilise un cor pour s'annoncer devant une place forte.

Un individu sortit de l'ombre, et sa venue ne fit que grandir la terreur de l'enchaîné qui récita : "Messire général, votre honneur, honorable guerrier, seigneur du Thornwood ...". Barnabas sourit tant cette flagornerie maladroite avait coupé court aux hurlements. Ce qui se tenait face à lui était un guerrier, son armure en attestait, mais un guerrier dont la présence ne se sentait pas à plus de dix pas. Il semblait humain, quoiqu'un peu plus grand. Le fouet qui entravait le messager disparut alors qu'il marchait. Il resta à distance respectueuse, écarta les bras pour montrer qu'ils étaient vides et avec une légère courbette, et recula en fixant son esclave. Ses pas comme sa voix restèrent inaudibles et ce silence contrastait avec l'homme qui continuait les flatteries à ses pieds.

Barnabas grogna, tout ceci était bien joli et plus policé que les conversations qu'il avait eu avec les sauvages des bois ; mais empiétait tout de même sur son sommeil. Et peut-être sur son repas si cela venait à durer. Il claqua sa mâchoire pour signifier son agacement. Les paroles douces cessèrent net, et après une grande inspiration, l'homme parla d'un trait :

"Messire mercenaire, mon maître ci-présent, qui ne parle pas votre langue, vous fait savoir qu'il nécessite vos services. Une anomalie a été découverte dans un camp troll ci-près. Nous connaissons tous les prouesses de vos troupes en tant qu'éclaireurs dans ces marais. Il souhaiterait que vous daigniez y jeter un oeil et lui rapporter ce que vous y avez vu. Une carte et un acompte sont accrochés à mon cou, mais je n'arrive pas à les enlever, aidez-moi Messire."

Une chaîne était soudée au cou de l'esclave, si serrée qu'elle contraignait la chair. Une bourse et un rouleau y pendait en évidence. Le guerrier avait disparu, manifestement il avait transmis son message.



hrp : Comme dirait l'autre, j'engage du Minion pour le scenario 3. Les autres scenars ne m'intéressent pas, je ne te payerai pas pour eux !

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-607 AR, quelque part près des Thornwoods, 9ème lune descendante:

Les têtes roulèrent au sol vers l'immense roi Tharn. 
Ses yeux jaunes d'ambre luisaient derrière son masque de cuir, presques aussi sauvages que ceux des Warp Wolves près de lui. 
Sa voix rauque tonna, pleine de dédain.
"Qu'est-ce donc ?! 
J'ai exigé de toi des recherches et des réponses et tu me ramènes ... Ça !  Que veux-tu que j'en fasse ?"

Le rire de Barnabas ressemblais à la respiration d'un lépreux mourant. Cela fit affluer la colère dans les veine des Tharns qui se tenaient à distance.
"Tu ne sais pas ? Moi je les avalerais immédiatement. Ton talent pour les bravades orales me dis que tu devrais y arriver, Tharn."

Kromak sentais que son " inépuisable patience" s'évaporait rapidement. Son corps se mettait en mouvement sans même qu'il s'en rende compte

"Silence, reptile, ou je vais venir te..."
Il s'arrêta net. Barnabas n'avais pas bougé, excepté ses mâchoires qui s'étaient ouvertes avec une amplitude qui laissait perplexe, dans une vision cauchemardesque de dents effilées et irrégulières, encroûtées de sang séché.  
C'était un message primale, de prédateur à prédateur que compris instantanément le Tharn. Il pouvait le tuer sans aucun doutes, mais à quel prix ? Les loups ne s'attaquent pas entre eux. S'ils le faisaient, ils ne pourraient ensuite plus chasser et se battre pour tuer une proie, tant les blessures infligées pourraient être terribles.
Et puis la situation ne s'y prêtait pas tellement. Les Gators étaient en nombre, il pouvait les sentir, en attente quelque part, totalement immobiles.

Sentant le language corporel du Tharn changer et se détendre, Barnabas repris:
"Te voilà sage. Des petit Khardes et autres peuples-proies grouillent et s'agitent comme des fourmis autours de ce tu appelles les anomalies. J'ai repoussé et mis en fuite une de leurs patrouilles, mais leur chef a réussi à s'enfuir, même blessé à mort. Leur présence semble perturber la magie de ces pierres, et cela les a détruites.
-Je vois. Prends ton dû, les armes que tu as demandé. Je reviendrais sûrement. Cette guerre ne fait que commencer.
-J'y compte bien. Je vais retourner à mes occupation, si tu le permets, "Roi". La viande Kharde est longue à digérer."