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Campagne Journeyman - Phase 1 - Fluff

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Message par Kerk Sam 12 Jan 2013 - 17:46

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15/09/556: A peine mon apprentissage terminé, la maison Shyeel m’envoie à la porte Est. Elenor n'aime pas ça. On a gravé nos initiales sur le tronc du vieux pin, c'est gamin mais elle aime ce genre de choses.

17/01/580: Fin d’une tournée de réparation des tours de détection. J'ai pu rencontrer Shlyrion, un ghost sniper. Ces gars sont de vrais psychopathes! D'un côté c'est rassurant de ce dire que c'est ce genre de types qui nous protègent des barbares, de l’autre je plains ces pauvres créatures.

21/01/580 : Le père d’Elenor a accordé sa main au jeune arcaniste que je suis. Elle va adorer notre nouvelle maison.

08/04/594 : On parle de plus en plus de cette secte : le Châtiment de Scyrah. D’accord la situation est difficile, mais je ne pense pas que laisser ces meurtriers aller tuer des barbares jusque chez eux soit une bonne chose. On devrait laisser ces pauvres créatures tranquilles dans leur ignorance. Mais cela n’a pas d’importance, Elenor est enceinte et je suis comblé !

17/3/595 : Je trouve enfin le courage d’écrire. Notre fils n’a pas d’âme. Elenor est elle aussi dévastée. Elle ne voulait pas laisser les prêtres tuer notre fils et sans prévenir, a préféré les confier aux membres du Châtiment qui essayent de les aider. D’après eux, c’est de la faute de ces sales humains si nos enfants naissent maudits.

29/11/604 : Elenor n’est plus… Avant de se suicider, elle m’a laissé un mot m’apprenant qu’elle avait retrouvé notre fils, qu’il était devenu un guerrier et qu’il vient d’être tué par un de ces chiens puants. Je n’ai plus rien, ils m’ont tout pris. Je rejoins le Châtiment de Scyrah.

29/11/605 : Anniversaire de la mort d’Elenor. Demain nous partons en campagne délivrer Nyssor. C’est la première fois que je soutiendrais directement le Dawnlord.

25/12/607 : Plus de deux ans que ma guerre dure et elle ne semble pas prête de s’arrêter. On vient de m’assigner à l’entretien des jacks de la Lame du Châtiment. J’ai beaucoup entendu parler de lui et son nom fait froid dans le dos.

5/01/608 : Je me présente à Garyth la Lame du Châtiment. Il fait vieux, mais son regard est terrible. Il m’a dit que nous partons tous les deux avec quelques jacks pour vérifier des informations importantes. Apparemment une forte présence magique a été repérée vers le Sud de notre position. J’ignore qui est le responsable mais il va regretter de ne pas avoir été plus discret.

Extraits du journal d’un Arcanist, par Tinkou
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Message par Kerk Sam 12 Jan 2013 - 17:47

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Si ce journal venait à être trouvé, je vous prie de l’envoyer à Natalia Zabana Andreov à Korsk. Avec tout mon amour. Tu me manques.

28/12/608 : Je me nomme Nicholai Ivanovitch Andreov et je suis Caporal Chef de la troisième unité des Wintergards de la seconde section de l’Est. Cela me parait de mauvaise augure mais j'ai pris la décision de commencer aujourd’hui ce journal : j’ai appris hier que mon escouade allait être attachée au service du Kommandant Orsus Zoktavir. Ce qu’on dit de cet homme fait froid dans le dos, ses amis le craignent autant que ses ennemis. Si tant est qu’il peut avoir des “amis”. Avec lui, nous partons dans quelques jours pour une mission dans le sud. Vu les rumeurs à propos de lui, ça n’est sûrement pas une mission de reconnaissance.

30/12/608 : Nos préparatifs sont finis, nous recevrons nos ordres de mission définitifs demain. Pour la première fois, j’ai remonté mon fusil les yeux bandés. Le soir, Illya (c’est ce qui ressemble le plus à un ami ici) et moi, on est allé sucrer quelques litres de bières au mess des officiers pour fêter nos derniers jours à la base.

02/01/608 : Nous partons pour Fellig dans 2 jours. De là, nous gagnerons un camp près d’Armandor et du Thornwood. Les copains racontent des trucs à faire froid dans le dos sur cet endroit, les derniers combats là bas ont été incroyables. Il paraitrait que plusieurs Conquests y ont été détruits et que la mère patrie a offert de nombreux frères là-bas contre le Cygnar et l’empire des morts. Je n’ai jamais vu de Conquest mais Jan dit que c’est 2 fois plus grand que le palais de l’Impératrice. Jan est Mekano. Je crois qu’il a en a jamais vu non plus et qu’il se fait mousser.

Le Kommandant a ordonné une revue de la force d’assaut ce matin. Nous avons dû nous équiper à 5h, alors même que le soleil n’était pas levé et qu’il neigeait. Le Kommandant était accompagné d’une petite vieille qui faisait la moitié de sa taille. C’est la première fois que je le voyais : il est impressionnant mais était calme et ne faisait qu’écouter la vieille. En tout cas, il semblait pas aussi énervé que ce que les gens disent.

04/01/608 : Ca y est, nous sommes partis. On est en train jusqu’à Fellig. C’est pas confortable mais au moins, on est entre copains dans le wagon. On dort dans le même compartiment qu’un Kovnik, il s’appelle Gregor Alekseï Pietr. Deux jours qu’on est là et je l’ai encore jamais vu sourire.

09/01/608 : A peine arrivés à Fellig, nous nous sommes arrêtés quelques heures seulement avant de repartir en marche vers Armandor. Le Kommandant est accompagné de 2 warjacks de type Kodiak et d’un troisième que je connaissais pas : il a un châssis que j’ai jamais vu, un bouclier et une grande lance.
Sur la route, il est arrivé un truc bizarre : l’un des Seigneurs Gris qui accompagnent le Kommandant est tombé raide mort de son cheval. Il était pas loin devant moi mais j’ai pas bien vu sa chute. Au début, on rigolait avec les gars car on pensait qu’il était tombé de cheval mais il s’est pas relevé. Le Kovnik nous a rapidement refait prendre la marche et on a croisé le Kommandant qui avait l’air préoccupé. Je crois que personne ne comprend comment ce type est mort. De toutes façons, les sorciers sont des types bizarres, ça me fait toujours bizarre de croiser le regard de ces types.

14/01/608 : Nous sommes arrivés à Armandor hier. Quartier libre le soir, on est sortis avec les copains. Nous reprenons la marche demain. D’après le Kovnik, on va continuer un peu sur la route et après, direction le Thornwood. Vu tout ce qui s’est passé là-bas ces derniers mois, j’ai profité de ma soirée au possible. J’ai gagné le collier d’Illya aux dés, il était pas content mais lui, il a gagné le coutelat d'Aeric. Une belle arme avec un manche en ivoire je crois. Ca doit être un truc de famille, ça a l'air de valoir de l'argent.

16/01/608 : Par Menoth, que ces bois sont glauques et sombres et angoissants ! On a l’impression d’être épiés par tous les types qui sont morts dans le coin.

17/01/608 : On a discuté avec le Kovnik hier et il nous a dit que notre force avait pour mission de rechercher et détruire les brigands-magiciens qui se sont multipliés dans le coin ces derniers temps. Illya y croit pas, il dit qu’on déplace pas une force armée et des warjacks pour quelques brigands de grand chemin. En tout cas, j’espère qu’on installera un camp rapidement, j’en ai marre de la marche forcée dans le coin, je préfère encore la neige à cet endroit.

Extraits du journal d'un garde des glaces, par Kerk
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Message par Kerk Sam 12 Jan 2013 - 17:47

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“Silence et en ligne”

L’ordre de l’aptimus venait de tendre l’atmosphère. Aux yeux du profane, la grande salle était pourtant calme. Les discipuli présents se raidirent et d’un geste firent disparaître les traces de leurs manipulations magiques. Alors que les dernières vapeurs d’éther retourneaint de l’autre côté du voile, ceux-ci s’alignent et fixèrent leur table. Après ces deux années d’entrainement, aucun n’avait envie d’affronter le regard du maître.

“Bande de vide-assiettes sans valeur, cette formation arrive à son terme en même temps que ma patience. Ce soir, vous quitterez ma responsabilité et irez graver vous-même votre marque dans l’Histoire. Je ne place aucun espoir dans les prochaines minutes tellement vous êtes pathétiques à mes yeux. Même un esclave sert son maître en quelque utilité.

Et VOUS ! vous n’avez jamais servi à rien à part gaspiller mon temps et l’argent de mon tyrant. Vous auriez dû remplacer un agonisant à l’abattoir au lieu d’être nourris au frais de notre maison. J’espère qu’il y aura au moins un parasite moins manchot qui me fera regretter de ne pas avoir tué sur le champ. Cette épreuve aura lieu sous le regard de l’Hoksune, et son jugement est déjà fait.”

Expliquer une idée via la parole ou l’écrit prend un certain temps. Il faut que l’interlocuteur puisse saisir les nuances et les aboutissants cachés. C’est pourquoi l’aptimus transmit cette idée directement dans l’esprit de ces étudiants. Chacun devait sans plus attendre activer la pierre ancestrale qui se trouvait devant lui et dialoguer avec l’esprit qui se trouvait à l’intérieur.

Les étudiants connaissaient ses pierres, l’ancêtre était un guerrier de la même maison, tombé au combat et suffisamment valeureux pour être conservé éternellement. Le respect qui devait lui être adressé était encore plus grand que celui mérité par leur maître ; qui lui n’était pas encore au bout de sa gloire.

Le dialogue avait un but simple, comme l’expliquait la rune de vitalité qui se consumait lentement devant leur yeux. Ils devaient supplier et convaincre l’ancêtre de les laisser en vie. Tout est question de valeur, et quoi de mieux qu’un guerrier de plusieurs centaines d’années pour décider le prix de cette valeur ?

Les statues présentes sur les colonnades commencèrent à se mouvoir et se placèrent derrière chaque discipule ; l’arme en position de garde haute. Ces statues étaient identiques aux pierres, un esprit centenaire les habitaient aussi, mais avec un corps anthropomorphique doté d’une épée de marbre de la taille d’un homme. C’était les gardiens craints de ce hall sacré. Le jeune homme devait défendre sa valeur par sa volonté, et convaincre les deux vieillards qui lui faisait face.

Un cri de panique retentit dans la salle, l’étudiant à ma gauche ne sentit pas venir l’immortel dans son dos. Et quand il l’aperçut, il hurla, rompant ainsi sa concentration et le lien psychique qui le liait à sa pierre. L’ancêtre, offensé qu’un simple discipule puisse l’ignorer ainsi, transmit sa désapprobation à son collègue qui exécuta la sentence.

Quelques cris suivirent, surement d’autres confrères qui avaient préféré suivre cette scène pitoyable, au lieu de profiter de l’honneur de cet entretien. Heureusement, mes yeux étaient clos et mon esprit ouvert à mon hôte.

L’ancêtre qui m’avait été confié revenait de la première campagne de l’Ouest menée par l’Imposteur. C’était un esprit très jeune, peut-être le double de mon âge. Il était très prolixe et voulait me raconter son histoire ; il n’avait jamais eu de contact avec un vivant et les autres ancêtres riaient de ses faits d’armes. Il fallait que je sache, que je raconte son passé, dans tous les détails ; le lien psychique s’épaissit, et la grande salle disparut. Je voyais maintenant à travers lui.

Le néant est une chose horrible pour tout être, car il signifie une fin sans retour. Mon peuple l’a compris depuis longtemps. Aussi en gardant une trace de tout homme de valeur, y compris dans la mémoire d’un autre, ou sur un écrit ; son esprit et son souvenir restent immortel. Mon ancêtre n’avait guère eu cette chance, et avec ma mort s’effacerait toute trace de son existence.

Une salle d’armes apparut devant mes yeux, et deux sabres dans mes mains. Il faisait partie d’une troupe d’épéiste qui avait vécu sous le code de l’Hoksune. Leurs appartements n’étaient pas loin des miens. Et lorsque l’Imposteur décida de marcher sur les terres de l’Ouest, notre tyrant fut l’un des premiers à envoyer sa compagnie porter l’étendard pour soumettre ces barbares. Je vivais le moment de joie qui suivait l’annonce du départ en campagne.

L’un des compagnons de l’imposteur, qui était une sorte d’éclaireur barbare, avait appris à passer les grandes failles qui barraient jusque-là notre frontière. Ce guide autochtone parlait mal mais dessinait bien ; il a montré à notre troupe comment assembler le bois et la corde pour en faire une structure étirée aussi solide que l’acier. En l’attachant des deux côtés d’un canyon, notre armée pouvait passer. Mon ancêtre perdit un pari entre camarades ce jour-là :
même un titan de taille adulte avait le pouvoir de voler au dessus du vide.

Le voyage prit deux lunes, dont une pour traverser. Arrivé en vue d’une ville étrange, ils firent une halte. Le barbare se comportait bizarrement, il s’adressait à celui que nous considérions alors comme notre Dieu comme à un égal et traitait même les plus grands tyrants comme de simples lieutenants. Quand il cria l’ordre arrêter la colonne ; plusieurs lui répondirent en tirant leurs lames. Notre faux-Dieu, que nous appellerons plus tard l’Imposteur, le corrigea sur le champ et demanda une revue des troupes.

Toute l’armée s’aligna pour faire face à la ville étrangère. Le jeune ancêtre précisa qu’elle était dix fois hors de portée de flèches, et notre colonne s’apprêtait à charger de beaucoup trop loin. Nous allions perdre en courant jusqu’à elle, les forces qui nous seraient nécessaires à frapper. Il insista beaucoup sur ce point, cette bataille n’était pas une bataille d’honneur, il n’y a avait pas d’ennemis en vue. Pourquoi se terrer ?

Quand l’attente fut intenable, quand les boucliers firent plus de bruit que les ordres des officiers chargés de garder les rangs, ceux-ci cédèrent brusquement. L’Hoksune accorde une grande place à la primauté : le premier de la charge, le premier au combat, le premier tombé, la première victoire. Il ne fallait pas laisser d’autres unités s’accaparer le premier honneur. Notre unité chargea et rattrapa les premiers rangs, ceux des karax ; les premières lignes possèdaient un lourd bouclier qui ralentissait leur course.

Alors qu’une mer de guerriers avançait sans peur, la ville se transformait en une citadelle. Ses portes deversaient plusieurs rangs de soldats qui prenaient place pour nous faire face. Je comprenais maintenant que l’imposteur s’attendait à une résistance sérieuse. Ceux d’en face étaient forts disciplinés, car ils formaient leurs rangs malgré que nous les ayons pris par surprise.

Lorsque les armées se rejoignirent et bien avant d’apercevoir les armes des ennemis, l’ancêtre rompit soudainement le lien psychique. Ma vision fut troublée pendant quelques secondes. Je me trouvais dans la grande salle de ma maison et tous mes camarades discipuli gisaient sur le sol, sauf un. L’aptimus nous regardait d’un air sévère.

“Deux ? C’est tout ? Je vais en fournir seulement deux ?”

Le retour à la réalité était trop brusque, j’avais encore le goût du sable dans la bouche. Mon camarade survivant compris avant moi.

“Maître, sommes-nous vraiment devenus des extollers ?”

“Toi moins que l’autre, ton ancêtre m’a soufflé qu’il méprisait les faibles et qu’il répugnait à les tuer car le néant s’en occupe normalement”. L’immense épée retomba lourdement sur le sol, comme pour ponctuer ces propos.

“Vous deux, prenez vos pierres, elles seront vôtres jusqu’à la mort. Les vies que vous tenez entre vos mains valent plus que les vôtres, compris ?”

“Quittez cette maison sur-le-champ, et n’y revenez pas sans honneur. Une caravane est en train de partir vers les terres de l’ouest. Vous irez en renfort de l’armée ménée par Morghoul. Prenez ces papiers et dépêchez-vous. La caravane vous attend, vos montures vous attendent, et Morghoul aussi. Je vous laisse deviner qui supporterait le moins votre retard, car je viens lui donner vos deux noms.”

par gtsoul
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Message par Kerk Lun 14 Jan 2013 - 6:28

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“Mooooooooooooooooortier”. L’ordre du sergent n’en était pas un. Il tenait du bon sens ; aussi les hommes présents, quelque soit leur grade, plongèrent dans la boue de la tranchée. Les khardes nous bombardaient depuis plusieurs jours, et comme à leur habitude, il choisissait le moment du repas, pour mieux l’interrompre.

Ca tombait mal, j’avais pas mangé depuis deux jours, et il me fallait cette soupe et ce crouton. Sacré gourgandine de vie, voilà qu’il a filé par terre. La boue avait été notre plus proche amie durant cette saison humide ; et on ne dîne jamais mieux qu’entre amis. Aussi je fis peu de cas pour déguster ce pain qui avait épongé la terre, tout en comptant le nombre d’impacts.

C’est en s’attachant aux détails qu’on pouvait espèrer survivre toute une année au front. Les obusiers khardes alimentent leurs batteries par caisses. Dix obus font une caisse, et une caisse à moitié vide est un poids sur le champ de bataille. Aussi un bombardement en règle se devait de respecter un nombre équivalent de caisses pleines. Une fois en sécurité, on comptait les impacts sourds sur les doigts d’une main, puis on passait à l’autre main.

Quand je repliais le petit doigt de la main droite, je ressentais un drôle de frisson. A ce moment, les bombardements pouvaient s’arrêtet ou repartir de plus belle. Tout dépendait si l’esprit de porc qui habitait le sergent kharde d’en face était d’humeur à ouvrir une nouvelle caisse. C’était à ce moment-là aussi qu’avaient lieu les charges à terrains découverts. Le petit doigt de la main droite était annonciateur de malheurs.

“Foutredieu de pine de trollkin, qui a donné des vétements militaires à ces whelps pour qu’ils se terrent ainsi dans ce trou ?” La capitaine Sloan adorait ce genre d’entrée en scène, un truc d’officier pour montrer son courage devant ses hommes, bien qu’il lui manquait les parties susnommées. En bons gentlemens et dignes représentants de l’armée royale, l’ensemble des poilus s’était mis au garde-à-vous, tout en restant dans le foyer rassurant de la tranchée.

Je n’avais pas lâché mon crouton de la main de mon salut, et mon autre main gardait le compte des obus tombés. C’était suffisant pour attirer son attention. Foutu petit doigt.

“Alors Soldat, on préfère bouffer la boue, plutôt que de piller les réserves opulentes de la glorieuse mère patrie de l’autre côté du front ? Tu sais que là-bas, ils ont des repas chauds et de la viande ?”

Ne rien dire, car ce n’est pas une invitation à déserter, c’est bien pire.

“Ils dorment même dans des lits à côté d’un foyer allumé, et tu sais pourquoi Soldat ?”

“Nan mylady”

Le 11e obus tomba alors qu’elle insistait sur l’importance de respecter son grade. Le choc me souleva de terre pour atterrir à ses pieds. Le champ de force du warcaster s’était activé ; par pure vanité d’officier, elle souhaitait rester à découvert au milieu du déluge de poudre. Par manque de métal surement, le schrapnel avait été remplacé par un mélange de et de limure de fer et de cailloux. La capitaine Sloan riait de nous. Foutus warchoses et leurs tours de magiciens.

Je vîs ses lèvres continuer à bouger jusqu’au 10e obus, puisl’entendre à nouveau. “.. C’est pourtant simple, il possède une portée de menace plus grande, ils peuvent frapper là où nous ne faisons qu’attendre. Alors toi, toi, toi et toi, vous vous levez, et vous allez me les faire taire ; immédiatement. Et prenez ça.” Elle me lança une cartouche runique de son fusil.

Sans attendre de précisions supplémentaires, nous sortîmes de la tranchée et nous éloignâmes le plus loin possible avant la reprise des tirs et des reproches du capitaine. Il fallait atteindre la forêt, puis s’y fondre avant de se faire descendre par un widowmaker.

L’empire de Khador faiblissait et n’avait plus les moyens comme nous de posséder une ligne de front continue et approvisionnée. Il avait confié la défense de celle-ci à des artilleurs bourrés et des gamins aussi isolés qu’ils étaient doués au fusil. Pourtant, le général et le roi nous empêchait d’enfoncer leurs lignes. Nous n’attendions qu’une occasion et l’ordre du capitaine serait interprété généreusement ; c’était notre première sortie du mois.

Le mortier était facile à répérer. Nous l’étions davantage moins. Nous prîmes le temps de nous grimer et de nous fondre dans la nature. L’artillerie visait les rassemblements de troupes, mais les francs-tireurs étaient les prédateurs des groupes isolés comme le nôtre.

Quatre buissons avec des jambes et un fusil gravirent la colline à un rythme précautionneux. Un nuage de fumée indiquait le poste de tir dans la forêt. Heureusement pour nos camarades, ils n’avaient placé aucun observateur, tout se faisait au jugé. Etant donné la réputation de Sloan pour prendre les widowmakers à leur propre jeu, leur peur était compréhensible.

Ce furent les quatre mêmes buissons qui prirent par surprise les trois servants du mortier. Si le fusil est l’arme des tranchées, le couteau est l’arme de la forêt. L’un d’eux était un enfant et l’officier en charge, un estropié. C’était des bouches inutiles qu’on avait envoyé à la mort.

Ces bouches inutiles avaient quand même des besaces pleines de vivres. Etant l’aîné, mes compagnons m’interrogèrent du regard. Je fis un signe négatif en direction du camp et un signe positif en direction de la nourriture. Si il y avait une ferme intacte, il nous fallait la trouver, des fois qu’il y ait des informateurs khardes ou bien du bétail à l’intérieur. Notre équipe souriait en silence, la baionnette en l’air avec un regard gourmand.

En fixant plus attentivement le paysage, on pouvait apercevoir un autre fumée blanche à une centaine de mètres de notre position. Il y avait un deuxième poste de tir, que nous n’avions pas vu durant notre progression. Sans leur laisser le temps de prendre la fuite, je déchargeai mon fusil et y positionna la cartouche runique que m’avait donné le capitaine. Je visai approximativement le mortier et fit feu. Le tir s’enfonça dans les bois pour y exploser en boule de lumière bleue vive qui monta vers le ciel. Quelques secondes s’écoulèrent puis plusieurs explosions violentes vinrent secouer la base de la colonne de fumée qui disparaissait dans le vent. J’imaginais sans mal l’attente que notre warcaster avait passée en scrutant le ciel ; et l’effet que ce signal avait eu sur sa compagnie de defenders, leurs énormes canons pointés vers le ciel.

Un cours d’eau traversait dans la vallée, on devait pouvoir y trouver des habitations en amont. Après quelques heures à imiter la fougère locale en mouvement, nous arrivâmes dans un petit hameau. Je sortis mon badge CRS, Cygnar Reconnaissance Service, un gage supplémentaires pour que les sujets du roi et les loyalistes résistants ne nous prennent pas pour des pillards sous nos uniformes de boue et de plantes.

Un chariot bâché était renversé sur le côté. Ses gardes khardes était dispersés aux environs. La moitié d’un boeuf gisait attachée. L’animal avait été dévoré vif. C’est en examinant son contenu que nous nous aperçûmes du problème.

Il contenait de la poudre, des balles et une caissette d’argent correspondant à une dizaine de soldes. Nous étions en plein territoire ennemi et un chariot du génie, soit la chose la plus précieuse des environs ; après la tête de l’impératrice ; avait été laissé intact.

Ce n’est pas un homme d’armes, ni même une armée qui avait attaqué le convoi même si des traces de lutte le laissait penser. C’était une force aveugle, pleine de rage qui ne cherchait qu’à assouvir sa faim, quitte à affronter pour cela un peloton de winter guards. Et qui appartenait au même régiment que le mortier a en croire le col du kovnik.

“Cryx !” Un mot de la bouche d’Allister rompit le silence, Foutredieu. Il fallait agir vite : un signe pour se mettre à couvert, un autre pour ramasser ce qu’on peut dans ce foutu chariot et un dernier pour se tirer rapidement d’ici.

Nous étions revenu dans la forêt lorsque nous l’avons vu. C’était un marchand d’Ord, à en juger par les habits déchirés qu’il portait. Mais que faisait cet homme sur un champ de bataille, à des centaines de lieux de chez lui, et surtout perché sur un toit ? Dans une démarche qui ne ressemblait moins à un humain qu’à un fauve, il descendit agilement de son perchoir, huma l’air et travailla les entrailles du boeuf à mains nues. C’en était trop pour Allister qui rendit sa soupe dans les fougères. Je fis le signe de la retraite, la tranchée nous manquait.

Par Gtsoul
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