[Journeyman] Khador-phase 1

Le palais de l'état-major Khadoréen surplombait la ville enneigée de Korsk. Trois hautes tours coiffées d'un toit de tuiles colorées surplombaient une vaste cour pavée. Quelques escouades de Winter Guards affectées à la sécurité du palais s’entraînaient au milieu de la cour. Un homme dans l'ombre de la tour est les observait. Le Kommandant Suprême Gurvaldt Irusk, d'habitude, aimait observer les troupes s'entraîner. Il aimait les voir appliquer les principes militaires qu'il avait lui-même édiqueté et qui faisaient que le Khador était une grande nation. Mais aujourd'hui Irusk était anxieux. Les divisions au sein du corps des Warcasters avaient coûtée de nombreuses victoires. Il se rendait justement à une réunion du Haut Kommandement. L'Impératrice avait été claire, ces divisions devaient cesser et les Warcasters devaient travailler ensemble pour la victoire. Irusk savait sa tâche difficile. Celui qui posait le plus de problème était Orsus, dit le Boucher. Ce dernier, lors de l'une de ses folies meurtrières avait tué le père de Sorsha Kratikoff. Celle-ci ne cherchait qu'un prétexte pour venger son père. Elle avait déjà refusée d'aider le Boucher plusieurs fois lors de grandes batailles. Il s'était notamment retrouvé une fois encerclé par plusieurs dizaines de trenchers cygnaréens. Sorsha était présente et avait sciemment abandonné Orsus à son sort. On l'avait cru mort pendant plusieurs jours, mais contre toute attente il était sorti de la forêt de Thornwood, ensanglanté mais bien vivant. Ces deux-là allaient être difficile à contrôler, pensa-t-il.

Irusk monta les escaliers menant à la grande salle où s'étaient réuni les Warcasters participant à la campagne en cours. Les deux gardent devant la grande double porte en bois renforcée d'acier le saluèrent et ouvrirent la porte. Il les salua en retour et entra dans la grande salle. La salle était haute de plafond, des arches en pierre supportaient un plafond de bois peint représentant de glorieuses victoires de l'Empire Khardique face aux Orgoths il y a 600 ans. On y voyait un colosse armé d'une immense hache d'acier bleuté face à des hordes de guerriers maléfiques où encore un des premier warcaster Khardique au prise avec un sorcier Orgoth. De nombreux drapeaux rouges étaient accrochés aux arches de pierres. Au milieu de la salle trônait une grande table de bois sculpté. Les autres casters étaient déjà présents. Assis dans un coin de la salle, le Boucher semblait endormi, reposant sur son imposante hache. Lola, se souvint Irusk. Il ne savait pas d'où venait ce nom. Des rumeurs disaient qu'elle portait le nom d'une femme qu'il avait aimé. Irusk en doutait. Il doutait surtout qu'Orsus soit capable d'aimer qui que ce soit. Mais on ne savait jamais. La nature réservait parfois de drôles de surprises. Sorsha était assise à la table, à côté du Prince Noir d'Umbrey, Vladimir Tzepesci. Ils discutaient à voix basse. Ces deux-là amusaient Irusk. Ils pensaient que leur aventure amoureuse était un secret, ses agents l'avait informé le soir même où leur relation avait commencé. Jusque-là, il avait réussi à les manipuler efficacement de façon à ce que cette histoire n'interfère pas avec ses plans de guerre. Son regard tomba enfin sur la quatrième personne présente dans la salle. Il ne ressemblait en rien aux autres personnes présentent et pour cause, contrairement aux trois autres, il n’était pas un warcaster. Il s’appelait Vassili Yrbatchev. Il était le mécanicien principal de Karchev. Ce dernier ne pouvait pas être présent dans la salle pour des raisons pratiques, son corps était en effet enchâssé dans un warjack. Vassili s’occupait alors de le représenter et lui rapporterais ce qu’Irusk avait à dire. Gurvaldt avait déjà eu affaire à lui. C’était un homme intelligent et vif et aurait pu être bien plus gradé au sein de l’armée khadoréenne mais il avait refusé tout avancement, donnant pour justification son amour de la mécanique.

Toutes les têtes se tournèrent vers lui lorsqu’il prit place au bout de la table. Le Boucher ouvrit les yeux, grogna et se leva et alla s’assoir, à l’opposé de Sorsha bien entendu.
« Messieurs, Madame l’heure est grave ! Commença-t-il. Nous avons subi de nombreuses défaites ces dernières semaines face à de nombreux ennemis de l’Empire. Le nombre de perte que nous avons subi est intolérable. Le moral du peuple est au plus bas. J’ai moi-même mes responsabilités à prendre vis-à-vis de certaine de ces défaites. »
Il se souvint de sa campagne contre les druides d’Orboros il y a quelques mois maintenant. Son escadron avait été aux prises avec un warlock adverse nommé Kromac. Ce monstre pouvait changer de forme à volonté et était accompagné de bêtes monstrueusement rapides. Il s’était laissé surprendre par ces créatures des bois, mais cela ne se reproduirait plus.
« Cela ne peut plus durer ! L’impératrice exige des résultats rapidement. Nous devons redoubler d’effort afin d’apporter des victoires à notre fière nation. Pour cela nous devons absolument mieux coordonner nos assauts et améliorer nos stratégies. Il y a un clair manque de communication au sein de la chaîne de commandement et cela ne peut être tolérer, pour le bien de nos soldats et du peuple khadoréen ! Nous ne pouvons pas nous permettre d’envoyer nos jeunes recrues à la mort inutilement. »
Le boucher le regarda avec un air indifférent. Il n’était pas reconnu en effet pour avoir cure de la vie des soldats qui l’accompagnaient. La durée de vie moyenne d’un soldat sous ses ordres était la plus faible de tous les Kommanders khadoréens.
« J’attends de vous des rapports réguliers de vos missions. Je sais que peu d’entre vous ont cure de la chaine de kommandement. Je ne vous demande pas de le faire pour moi mais pour la gloire de la nation Khador et de l’Impératrice Ayn Vanar ! »
Il espérait qu’en ayant fait appel à leur patriotisme, la tendance s’inverserait.

Il tourna les talons et quitta la pièce, satisfait de son discours.